Chers membres, chers amis, chers Sans Pareils,
Depuis bientôt 40 ans, mes prédécesseurs Guy, Charles, JC et Thomas ont fait évoluer notre
société avec audace et fidélité à notre folklore. C’est dans cette même lignée que j’inscris mon
engagement.
Nous avons toujours été à l’avant-garde : les premiers à abandonner le panier pour le ramon,
les premiers à sortir uniquement en batterie, à organiser une répétition avant les soumonces, à
demander une remise de médailles en société. Des choix parfois débattus, mais aujourd’hui
adoptés par toutes les sociétés. Notre collerette en dentelle, notre rigueur, notre passion : tout
cela nous définit.
Aujourd’hui, je me tiens face à vous avec la même volonté : faire évoluer notre manière de
vivre le folklore, non pas en le trahissant, mais en le protégeant.
Depuis des années, nombreux sont ceux parmi nous qui se plaignent du rondeau final du lundi
soir. Et pour cause : ce moment, qui devrait être l’apothéose de notre Cavalcade, est devenu
pour beaucoup un moment d’inconfort, voire d’inquiétude. Trop de monde, trop peu de respect
du costume, un feu dangereux dans un espace restreint, des attitudes déplacées… Et surtout, la
sécurité de nos jeunes n’y est plus garantie.
Je comprends que le changement suscite des doutes. C’est naturel. Nous sommes tous
profondément attachés à ce folklore qui nous rassemble. Mais justement, notre responsabilité,
c’est de le faire vivre dignement, pas de le laisser se dégrader sous prétexte qu’"on a toujours
fait comme ça".
Cette année, on a eu l’opportunité de faire autrement. Avec les Paysans Bernardins, une
société respectable, trop souvent mise à l’écart pour de mauvaises raisons, nous avons proposé
un rondeau partagé, plus fluide, plus ouvert, plus sûr, avec nos plus petits en valeur, et surtout,
avec des paniers en main, symbole fort de notre tradition.
Je vous avais dit à l’assemblée que le brûlage d’un Gille était, pour moi, essentiel. J’y croyais.
Mais les autorités communales nous ont opposé un refus catégorique, sans explication
valable. Malgré nos propositions, malgré les exemples ailleurs, la réponse est restée bloquée.
Nous avons donc pris la décision de maintenir ce nouveau rondeau avec la ferme intention d’en
faire un moment grandiose, digne de ce que nous sommes.
Je sais que ce choix ne plaît pas à tous. Je l’entends. Mais je vous demande une chose : essayons.
C’est un mot que j’ai entendu de nombreuses fois lors de notre AG. Alors mettons-le en
pratique. Essayons, vivons ce moment ensemble, et dans quelques années, on pourra dire :
"j’y étais, et on l’a fait".
Et si ça ne fonctionne pas ? Si des choses sont à revoir ? Nous en parlerons, comme toujours,
en société. Mais pas dans l’agressivité, ni dans le rejet. Dans l’écoute et le respect.
Ce week-end de Pâques, je veux nous voir rassemblés. Fiers. Calmes. Engagés. Les actes
déplacés n’auront pas leur place. Le folklore n’est pas un exutoire, c’est un héritage.
Je vous promets un beau rondeau, un moment qui marquera. Et peut-être, le début d’une
nouvelle page dans notre histoire. Une page plus inclusive, plus respectueuse, plus forte.
En avant les Sans Pareils. Essayons. Ensemble.
Votre président,
Thibaut